À l’Université Lumière Lyon 2, de nombreuses étudiantes auront la chance d’assister au cours « Normes et déviance » donné par Abir Krefa. Dans une séance, Abir Krefa présente la notion de carrières déviantes que l’on doit à Howard Becker, qui veut dire grosso modo que la déviance n’est pas un « état » dû à des causes que l’on pourrait trouver dans l’environnement familial, ou dans la psychologie du/de la déviant·e, mais un processus.
Abir Krefa a ensuite cité les travaux de Muriel Darmon qui a étudié l’anorexie comme un processus. De mémoire, 95 % des personnes anorexiques seraient des femmes. Darmon a étudié l’anorexie à travers des entretiens avec les personnes anorexiques, leurs parents, le personnel médical impliqué, etc. Mme Darmon a montré que l’anorexie était un processus composé de plusieurs étapes :
- Des injonctions à perdre du poids.
- Des instruments de mesure de perte du poids, tels que la balance, l’usage d’une ficelle, etc.
- La personne anorexique se met à apprécier la sensation de ventre vide. Parallèlement, elle se montre assidue et attentive en cours.
- Éventuellement, elle peut être hospitalisée.
- Cette personne en guérit (rétablissement) ou en meurt.
Lorsque Mme Krefa a fini son exposé, je lui ai demandé quelle était la meilleure manière d’aider une personne anorexique. Elle m’a répondu que la meilleure chose à faire était de ne pas faire d’injonctions à perdre du poids.